Passage de la frontière Argentine-Bolivienne, check ! Toujours en compagnie de mes deux coupaings Florence et Eliott, on se dirige vers Tarija pour commencer notre trip en Bolivie.
Nous nous attendions à une petite ville mais en fait, c’était super grand. C’est étonnant de voir comme tous les corps de métier se réunissent aux mêmes endroits dans la ville. Tous les avocats dans cette rue, les boulangers dans celle-ci, et pour une coupe de cheveux, c’est là qu’il faut aller. Et puis il y a ce grand marché central dans lequel on peut manger extrêmement local pour peanuts (C’est à dire pour pas beaucoup de bolivianos, monnaie locale).
Mais bon à côté de ça, j’ai pas beaucoup de photos. De toute manière, je ne suis pas resté très longtemps dans cette ville. J’ai quitté Florence et Eliott qui allaient vers le nord de la Bolivie tandis que moi j’ai rejoint Tupiza, point de départ du grand tour dans le Salar de Uyuni et ses alentours. Cette ville quant à elle était très petite, mais avec beaucoup de formations rocheuses assez impressionnantes à ses abords, pour peu qu’on prenne le temps de sortir un peu du centre. Pour cela, une française que j’ai rencontrée, Magali, et moi, avons fait un tour à cheval d’une journée pour découvrir la partie sud de la ville.
On était fin prêts, et c’était parti pour se perdre dans les mini canyons à dos de nos superbes montures.
Une très belle journée ensoleillée, des fesses un peu endolories en fin de course, mais un moment très agréable. C’était la première fois que je montais à cheval pendant mon voyage, l’endroit était idéal.
Le lendemain, nous partons pour le tour du Salar, tour de 5 jours durant lesquels nous en avons pris plein les yeux. Peut-être trop, même. En effet, j’ai vu tellement de paysages hors du commun en quelques jours que j’avais du mal à vraiment réaliser et profiter de chaque moment. Écrire cet article est pour moi une bonne manière de me remémorer et profiter à nouveau de chaque endroit.
Le premier jour, nous rencontrons Ruben notre chauffeur, ainsi que Damien, un français.
Nous rejoindront Belen et Monica (parce que oui, ce sont elles qui nous rejoignent), deux espagnoles de dernière minute qui viennent directement de La Paz et qui à cause de quelques minutes de retard ont raté la jeep. L’ambiance est top, et on tente de se débrouiller en espagnol tant que faire se peut.
Nous passons dans des villages complètement perdus, dont l’un d’eux qui a été abandonné par ses habitants à cause d’une peur des fantômes. Ce village de ruines était autrefois habité par des mineurs qui exploitaient les mines à la recherche de multiples ressources. On trouve encore des fragments de poteries, des ustensiles, et les murs délabrés permettent tout de même d’identifier la structure du village.
Nous arrivons finalement à notre premier gite, puis après un diner très sympathique et arrosé (oui, nous avions pensé au vin rouge), avec une danse de gamins …
… tout le monde s’endort, dans un froid assez mordant pour les étourdis qui n’avaient pas prévu les sacs de couchages.
Le lendemain, c’était un défilé de paysages, de lacs, de marécages, de volcans, et autres surprises.
Les lacs ont des couleurs toutes plus étonnantes les unes que les autres. Du rouge, du jaune…
Puis la laguna verde au pied du volcan Licancabur culminant à plus de 6000m
Et bien d’autres choses, un bain thermal, des geysers
La laguna colorada avec ses flamants roses. Une étendue d’eau avec des reflets de couleurs incroyables.
Le troisième jour, des formations rocheuses avec l’arbre de pierre, ou arbol de piedra
La laguna Chiar Khota avec de nouveaux flamants roses avec un fond de montagnes, ou encore la laguna negra
Tout cela suivi d’une pause déjeuner avec énormement de vent, donc on mangeait comme on pouvait en se protégeant derrières des barrières rocheuses
Avant d’atteindre le fameux, l’unique, le grandiose Salar de Uyuni. Nous y sommes. Le voilà. Il est beau, il est grand, il est blanc, il est impressionnant, on a hâte d’aller dessus.
Après la troisième nuit, le réveil à 5h fait mal mais c’est pour la bonne cause. Nous allons voir le lever de soleil sur cette grande étendue de sel de 12000km². Quelle claque.
Lorsque nous avons fini de bien profiter de ce moment magique, nous allons prendre notre petit-déjeuner sur le salar. Rien que le principe est trop cool.
Et enfin arrive le moment où nous pouvons jouer avec les perspectives. Et en fait, c’est chaud de faire fonctionner l’imagination à ce moment là. Mais on a fait avec les moyens du bord.
Nous nous sommes bien marrés. J’ai également une liberté de la fesse, mais je vais m’abstenir de la poster là. Je sais que tu es très bien intentionné, toi, mais on ne sais jamais, les autres, toussa…
Nous rejoignons Uyuni pour déposer une partie des gens qui voulaient faire le tour en 4 jours, en passant par le cimetière des trains
J’en profite également pour m’acheter une nouvelle paire de pompes, parce que je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais les miennes n’étaient pas dans le meilleur des états.
Puis Magali, Ruben et moi retournons dans le nord du salar, au pied du volcan Tunupa que nous allons gravir le lendemain pour atteindre les 5200 mètres. Après un coucher de soleil sur le salar, il est temps d’aller dormir.
Réveil 4h30, départ 5h, c’est le début de l’ascension pour le volcan. Déjà, on remarque que le ciel n’est pas tout à fait noir à l’horizon. Le soleil n’est pas encore là, mais il prépare son approche. On aperçoit également les lumières des villes bordant cette immense étendue de sel qui ressemble à s’y méprendre à une mer de nuages, lorsqu’on prend un peu d’altitude.
Équipé du sac à dos de Magali (qui ne se sent pas bien, malheureusement pour elle, ce qui l’empêche d’aller au sommet) et d’une paire de bâton, je me sens en pleine forme, même en meilleure forme que le guide qui fatigue et qui a mal au genou. Finalement, je serai devant lui jusqu’aux 5000m, altitude à laquelle il décide de s’arrêter. En vrai, c’était pas plus mal, j’ai grimpé les 200m restants seul pour profiter pleinement du sommet. Le pied.
Après toutes ces aventures, il était temps de rentrer à Uyuni et de prendre un bus afin de rejoindre Potosi. Potosi, c’était historiquement une ville très prospère du fait de sa grande mine qui a été exploitée et surexploitée dans les dernières décennies, d’abord par les espagnols puis toujours actuellement par la population locale. À une époque, Potosi était plus peuplée que Paris, c’est pour dire.
Malheureusement, les conditions de travail des mineurs ont toujours été déplorables, et c’est bouleversant de voir que c’est toujours le cas aujourd’hui.
Avec tout l’argent extrait de la mine, on peut faire un pont qui rejoint la Bolivie et Madrid. Mais on peut faire le même pont avec les os des mineurs qui sont morts dans cette même mine.
Nous avons cependant eu des informations très intéressantes sur les technique de minage qui peut se faire à la main ou à la dynamite, en fonction des types de roches.
Par ailleurs, quand les espagnols exploitaient les boliviens, ils leur faisaient croire que s’il y avait autant de morts dans les mines, c’était de la faute du diable. Mais un jour, les boliviens prirent conscience de cette mascarade, que ce taux de mortalité était simplement dû aux conditions de travail déplorables, donc ils ont changé le nom du diable en « El Tio », et cette statue, ce personnage autrefois craint est alors devenu celui qui féconde la montagne pour produire des richesses.
Le retour à la « vie normale » était assez brutal après cette descente aux enfers. Les mineurs travaillent 12h par jour, ne mangent rien à part de la feuille de coca et des morceaux de pseudo-sucre… C’est difficile de se rendre compte sans s’y rendre. Depuis, j’ai lu le livre Germinal de Emile Zola, et j’ai retrouvé avec précision les détails de la vie à la mine.
Deux jours plus tard, je suis parti à La Paz, et qui ai-je retrouvé là bas ? Mes coupaings Florence et Eliott !
J’ai bien profité de cette ville construite au fond d’une cuvette, mais également sur les versants alentours.
Les vues et perspectives sont étonnantes lorsqu’on arpente la ville à pied, et il est possible d’avoir des points de vue intéressants lorsqu’on grimpe dans l’un des téléphériques.
Par chance, j’étais à la Paz un jeudi, jour durant lequel un immense marché tient place en haut de ce même téléphérique. Il s’étend sur 5km, domine la ville, et on y trouve de tout. Du matériel pour la maison, des phares, de la nourriture, des vêtements, des outils de bricolage, tout. Vraiment tout. Et parfois, un peu n’importe quoi, d’ailleurs.
J’ai finalement pris un long bus pour traverser une bonne partie de pays et atteindre Santa Cruz afin de prendre mon avion pour …
[roulements de tambour]
Le brésil ! Here I come.
See you pour ce qui sera, à priori, le dernier article de voyage !
14 juillet 2016 at 17 h 36 min
yo trop top encore avec des photos magnifiques et des moments très émouvants, tu pourras me donner des détails pratiques our mon prochain tour
bon Brésil …
Bisous des Houches de tous les tahitiens que tu connais
15 juillet 2016 at 11 h 58 min
Wahou quel article ! J’ai presque crié avec toi quand tu es arrivé en haut du volcan. Magnifiques photos et encore une fois le récit qui donne l’impression d’être avec toi.. Ça commence à bien faire les gens qui donnent envie d’aller en Bolivie 🙂
9 août 2016 at 22 h 57 min
Enorme, je viens de découvrir totalement par hasard, superbe, exceptionnellement bien narré, on s’y croirait ! 😀